Nom | PAYS/ date de naissance | titre de l’œuvre poétique traduite en français | nom du traducteur/ traductrice | année d’édition/éditeur | situation actuelle : dans son pays |
MONA BORZOUEI | IRAN Téhéran ( 1984) | sélection de Poèmes | traductions de Madjid Esfeyni relues par Aurélie Capuçon et Nicolas Lescureux | 2015/ éditions Negah de Téhéran traduction partielle en français à paraître | Mona Borzouei, née le 9 mai 1984 à Téhéran, publie son premier recueil de poèmes aux éditions Negah de Téhéran en 2015. Ce recueil est interdit après sa 10e réédition. De 2015 à 2017 elle compose des poèmes et des chansons mais il lui est interdit de quitter l’Iran. Le 6 mars 2018, elle est honorée pour l’ensemble de son œuvre par le festival Afshin Yadollahi de Téhéran. Le 29 septembre 2022 elle est arrêtée après la publication de la vidéo où elle lit sans hijab son poème pour Mahsa Amini, la jeune fille kurde incarcérée et torturée pour des cheveux dépassant de son hidjab et dont la mort a été à l’origine du mouvement « femme vie liberté ». Un de ses poèmes « l’hymne à la femme » interprété par Mehdi Yarrahi, un chanteur engagé iranien, est devenu une chanson culte diffusée sur les réseaux sociaux iraniens. Après huit jours en prison elle est libérée sous caution mais son sort reste incertain. |
SOMAIA RAMISH | AFGHANISTAN (1986) | Au moment de fuir | traduit de l’anglais par Cecile Oumhani | 18 mai 2023 Revue Apulée no8. Les Grandes espérances | Somaia Ramish est née le 2 septembre 1986 à Hérat City en Afghanistan. Durant la République islamique d’Afghanistan, elle était partie avec sa famille vivre à Téhéran. Après la chute des talibans en 2001, elle est revenue en Afghanistan où elle a vécu pendant une vingtaine d’années, plus précisément à Hérat, jusqu’à leur retour en 2021. En 2014, elle fait partie des huit poètes afghanes dont les textes sont publiés en langue anglaise sous le titre Load poems like guns (Charge des poèmes comme des fusils) dans la traduction de Farzana Marie. À cette époque, elle s’est déjà engagée en tant que journaliste et écrivain et plus particulièrement en tant que poète pour soutenir la cause des femmes, des enfants et des handicapés. Après le retour des talibans en 2021 elle a pu trouver refuge aux Pays-Bas où elle vit présentement. A travers ses écrits (poèmes ou articles) Et sur son site <https://somaiaramish.nl> elle tente de porter à travers le monde la voix des Afghanes opprimées. En 2023 elle crée l’association House of Poetry en exil, Baamdan qui est un appel à l’aide lancé aux écrivains et aux artistes du monde entier pour restaurer la liberté d’expression en Afghanistan par la littérature et par l’art. |
RAMIN MAZHAR | AFGHANISTAN (1995) | sélection de 13 Poèmes | traductions de Guissou Jahangiri, relues par Patrick Navaï, ou de Hoda Sajjadi , ou de Belgeis Jafari Alavi relues par Maud Thiria | 2023 en projet de publication | Ramin Mazhar est né en septembre 1995 à Bamiyan que sa famille quitte immédiatement pour trouver refuge dans la capitale afghane. Après la chute des talibans en 2001, il peut aller à l’école, puis jusqu’en 2018 à l’université de langue et littérature persanes de Kaboul où il écrit des ghazals romantiques. En 2014 il rassemble des jeunes poètes dans un atelier littéraire. Et en août 2014 l’Afghan Pen international l’invite à Téhéran en compagnie de sept écrivains renommés d’Afghanistan. En octobre 2015 il reçoit à Kaboul le prix de poésie Qahar Asi. Il est officiellement journaliste depuis 2016 mais il poursuit son œuvre poétique. A partir de février 2019 ses textes clament son opposition au « processus de paix avec les talibans » lancé par les États-Unis. Et son poème « je t’embrasse parmi les talibans n’as-tu pas peur ?» devient un chant de lutte contre le fondamentalisme de la jeunesse afghane. En décembre 2019, il contribue à la libération anticipée de l’écrivain Zaman Ahmadi condamné à 20 ans d’emprisonnement pour un écrit blasphématoire Après la chute de Kaboul en août 21, il est évacué par le gouvernement français. De son exil en France où il a le statut de réfugié politique il organise des ateliers de lecture en ligne et des cours d’écriture pour les jeunes, femmes et hommes d’Afghanistan. |
HANADI ZARKA | SYRIE (1974) | La Vie est calme dans la vitrine | Mountajab Sakr | 2021/en projet de publication aux éditions de L’Harmattan | Hanadi Zarka, poétesse syrienne, est née à Lattaquié en 1974. Avant 2011, elle a participé à des rencontres poétiques en France, en Suisse, au Danemark et en Angleterre. Interpellée plusieurs fois par la police, elle vit toujours en Syrie et utilise des symboles pour dire, dans ses poèmes, les épreuves que subit un peuple de résistants. La plupart de ses recueils sont parus au Liban , aux éditions Al-Nahda al Arabia en particulier E’adat al-fawda ila makaniha (Remettre le chaos à sa place), qui a remporté en 2004 le Prix du poète Mohamed Al-Maghout pour les jeunes poètes. C’est elle-même qui a choisi les extraits présentés ici de ses 2 recueils : Al-hayat hadia fi al-vitrine (La vie est calme dans la vitrine) en 2016 et de Ra’ytu ghayma sahiba… same’tu mataran aswad (J’ai vu un nuage pâle… J’ai entendu une pluie noire) en 2018. |
MOHAMED TADJADIT | ALGERIE/ 1994 | Poèmes | Ghanima Ammour | 2021/ éditions KOUKOU en cours de publication en arabe algérien et en traduction française | Mohamed Tadjadit, poète kabyle algérien, est né le 9 janvier 1994 à Bab-el-Oued. En 2008, il fugue vers Oran d’où il tente vainement de passer en Europe. Renvoyé dans sa famille qui vit sous une tente après l’effondrement de sa maison, il opte pour une formation de chef cuisinier. Parallèlement, il s’exerce à la danse capoeira, à la break dance où il excelle et il obtient le premier prix de poésie de la Ville d’Alger en 2012. En 2017, il décide de partir travailler en Turquie. Mais , après une dernière tentative pour rejoindre l’Europe, il revient en Algérie en fin 2018. Quand le Hirak commence à Alger ses défilés pacifiques le 22 février 2019, Mohamed Tadjadit devient rapidement « le poète du Hirak. » D’où sa première arrestation lors d’un rassemblement pour exiger la libération des détenus d’opinion le 11 novembre 2019 et sa condamnation à 18 mois de prison ferme (la plus haute condamnation de l’époque) pour « atteinte à l’unité nationale ». Libéré sous condition le 2 janvier 2020, il est de nouveau incarcéré le 23 août 2020. Après trois grèves de la faim il est remis en liberté provisoire le 22 janvier 2021. Mais le harcèlement se poursuit à sa sortie. Une arrestation arbitraire en fin de manifestation entraîne son incarcération à la prison d’El Harrach le 6 avril 2021, sous divers chefs d’accusation: constitution de groupes de malfaiteurs, proxénétisme, détournement de mineurs,. consommation de drogue etc…Après sa libération il a été plusieurs fois inquiété par les services : à nouveau emprisonné, libéré, puis menacé, il a fait plusieurs fois l’objet de manoeuvres d’intimidation . Il continue cependant d’écrire des poèmes en juin 2023. |
ELLA YEVTUSHENKO | UKRAINE (1996) | Au cœur de la maison | traduction d’ Ella Yevtushenko relue par Bruno Doucey | 2023 éditions Bruno Doucey | Ella Yevtushenko est née en 1996 à Kyiv où elle vit toujours. Elle appartient à la plus jeune génération des poètes ukrainiens qui a fait de la culture une arme d’expression, de prise de parole, de révolte. Poète, traductrice, musicienne, vidéaste, elle est l’autrice d’un recueil de poèmes intitulé Lichtung (2016), et son deuxième recueil,« Au cœur de la maison , vient de paraître chez Bruno Doucey. Elle traduit poésie et prose de l’anglais et du français vers l’ukrainien, ainsi que la poésie ukrainienne vers le français et l’anglais. Elle crée des chansons à partir de poèmes dans le cadre de son projet Thuyone, ainsi que des vidéos sur la culture et les arts sur la chaîne YouTube Kulturtrigger. Elle a rassemblé un choix de textes de la poésie ukrainienne féminine pour la revue québécoise Femmes des paroles « Solidarité Québec–Ukraine » numéro 5, septembre 20 22. Et avec Bruno Doucey elle a établi traduit et présenté une anthologie bilingue ukrainien-français Ukraine 24 poètes pour un pays . Ella Yevtushenko est invitée en résidence d’écriture pour une durée de trois mois à la Maison Louis-Guilloux de Saint-Brieuc. |